Kade Ruotolo s’exprime sur les produits dopants dans le JJB : “Dans n’importe quel vrai sport, ce n’est pas légal”

Kade Ruotolo s’exprime sur les produits dopants dans le JJB : “Dans n’importe quel vrai sport, ce n’est pas légal”
Kade Ruotolo a récemment été interrogé sur la prévalence des produits dopants (PEDs) dans le JJB, et il a été très clair sur sa position. C’est un problème de longue date dans ce sport, car l’IBJJF est la seule organisation de grappling à tester les athlètes, et même dans ce cas, seuls quelques compétiteurs y sont réellement soumis.
Bien que l’usage des PEDs ait toujours existé dans le JJB, il semble atteindre un niveau sans précédent, les meilleurs compétiteurs étant de plus en plus ouverts sur leur consommation. Aujourd’hui, seule une minorité d’athlètes prennent position contre cette tendance, et Kade Ruotolo en fait partie.
Une position ferme contre le dopage
Lorsqu’on lui a récemment posé la question en interview, Ruotolo a exposé un argument solide :
“Il y a beaucoup d’arguments différents, des choses que vous pouvez avancer pour le justifier ou autre. Mais dans presque tous les autres sports que je connais, ce n’est pas légal. Dans n’importe quel vrai sport, ce n’est pas légal.”
De nombreux compétiteurs ont pourtant partagé des arguments en faveur du dopage, Gordon Ryan étant l’un des plus vocales sur ses raisons d’utiliser des PEDs. Pour Ruotolo, les raisons de les éviter ne sont pas uniquement personnelles :
“Je pense qu’il y a tellement plus à prendre en compte que simplement l’acte lui-même. Beaucoup ne réalisent pas l’influence qu’ils ont sur les jeunes générations, et cela ne fait qu’empirer. J’ai vu de mes propres yeux des jeunes de 14 ou 15 ans prendre des stéroïdes. C’est tout simplement malsain.”
Kade Ruotolo n’est pas le seul à dénoncer ce problème. Mikey Musumeci a lui aussi exprimé son inquiétude quant à l’utilisation de PEDs par des jeunes pratiquants de JJB. C’est un phénomène qu’aucun compétiteur ne devrait encourager, mais tant que des figures de proue du sport en consommeront, ils continueront d’en normaliser l’usage.
Ruotolo fait partie de ceux qui montrent le bon exemple, mais cela ne se fait pas sans critiques :
“C’était un sujet dont je parlais souvent il y a un an ou plus, mais maintenant j’en suis arrivé à un point où je recevais presque des critiques pour m’y opposer. Alors, je prends du recul et avec mon frère, nous faisons les choses naturellement, comme nous pensons qu’elles devraient être faites.”
L’impact du dopage sur la longévité des athlètes
Kade Ruotolo a déjà parlé ouvertement du fait que de nombreux compétiteurs de JJB consomment des PEDs, et bien qu’il ait été plus discret sur le sujet ces dernières années, cela reste un sujet qui lui tient à cœur.
Il prend Gordon Ryan comme exemple pour illustrer les dangers du dopage :
“Si on met de côté la longévité, la raison pour laquelle Gordon Ryan ne combat qu’une fois tous les deux ans maintenant, ou une fois par an… Actuellement, il semble qu’il travaille sur un projet avec Mikey Musumeci, une sorte d’Ultimate Fighter version JJB, je crois. Mais il ne peut pas combattre à cause de ses problèmes de santé. Au final, il ne pourra jamais combattre en raison de ses problèmes de santé.”
Cette déclaration nourrit encore plus les rumeurs selon lesquelles l’UFC serait en train de créer sa propre ligue de grappling. Si cela se confirme, il sera intéressant de voir comment le problème du dopage y sera géré.
Le sentiment d’injustice face aux adversaires dopés
Malheureusement, Ruotolo ne peut pas faire grand-chose pour changer cette réalité, car cela dépend des fédérations de grappling. Il n’en reste pas moins frustré par la situation :
“Chacun fait ce qu’il veut. Mais c’est frustrant d’être sur le tatami, de taper dans la main de mon adversaire en sachant que je fais tout naturellement, alors que lui a peut-être mis moitié moins de travail… Ou pire encore, de voir qu’il a trois muscles trapézoïdaux sur chacun de ses trapèzes et deux dorsaux superposés… et là, je me dis ‘C’est parti’.”
L’adaptation de son style de combat face aux adversaires dopés
Fait intéressant, Kade Ruotolo explique que le style de combat qu’il partage avec son frère Tye Ruotolo est né de la nécessité de s’adapter aux athlètes dopés :
“Je pense que c’est aussi pour cela que le style de mon frère et moi est parfois qualifié de ‘brouillon’ ou ‘désordonné’. Certains utilisent ces termes pour décrire notre jeu, mais ils ne réalisent pas que chacune de nos actions est une manière de contourner la force brute.”
“Parce qu’on ne peut pas rivaliser en force pure avec ces gars-là.”
Quand deux compétiteurs sont aussi techniques l’un que l’autre, mais que l’un d’eux prend des stéroïdes, il devient très difficile pour l’autre de compenser ce déséquilibre :
“Quand deux combattants sont aussi techniques l’un que l’autre, mais que l’un d’eux est dopé, il devient beaucoup plus difficile de rattraper cet écart. Non seulement vous devez vous améliorer techniquement avec le temps, mais vous devez aussi apprendre à contourner cette force.”
Pour les frères Ruotolo, la solution était évidente :
“La seule manière de contourner la force, c’est d’être comme l’eau. C’est ainsi que mon frère et moi essayons de fonctionner.”
Une fierté d’avoir accompli ses succès sans dopage
Ruotolo conclut en insistant sur l’impact mental que peut avoir une dépendance aux produits dopants sur un compétiteur, notamment lorsqu’il repense à ses accomplissements :
“Nous savons que lorsque nous obtenons des résultats, lorsque nous gagnons, nous savourons chaque victoire sans jamais nous demander : ‘Est-ce que j’aurais pu faire ça sans stéroïdes ?’.”
“Je me demande parfois si ces gars-là se posent cette question, parce que moi, je ne pourrais jamais vivre comme ça.”
Conclusion
L’interview complète de Kade Ruotolo, où il aborde l’utilisation des PEDs dans le JJB, a été publiée sur la chaîne YouTube officielle de MMAFighting.
Ruotolo fait partie des rares compétiteurs à prendre position contre le dopage rampant dans le JJB. Sa vision met en évidence les dangers des PEDs sur la santé et sur l’intégrité du sport, ainsi que l’injustice qu’ils créent entre les combattants naturels et ceux qui trichent.
Malgré les critiques qu’il reçoit, il reste fidèle à ses principes et continue de prôner un Jiu-Jitsu naturel, basé sur la technique et l’adaptabilité plutôt que sur la force brute.