Les légendes du JJB débattent : s’entraîner en kimono (Gi) aide-t-il en No-Gi ?

Le réalisateur Stuart Cooper a récemment réuni certaines des plus grandes figures du JJB et du MMA pour tenter de répondre à une question récurrente : l’entraînement en kimono améliore-t-il le jeu en no-gi ? C’est un débat qui dure depuis des années et qui devient de plus en plus controversé, notamment avec la montée en puissance des lutteurs dans le no-gi et l’ascension d’athlètes comme Gordon Ryan, qui ont choisi de se spécialiser exclusivement dans cette discipline.
Cooper a obtenu l’avis de Roger Gracie, considéré par beaucoup comme le plus grand compétiteur de l’histoire du sport, et celui-ci n’a pas hésité à défendre l’utilité du kimono :
“Le no-gi est glissant, non ? Donc, ce facteur de glisse, tu ne peux pas l’éliminer. Cela te rend moins technique, car tu peux simplement t’extraire d’une situation grâce à cette glisse. Avec le kimono, ce n’est pas possible, car ton adversaire te tient physiquement, tu ne peux pas juste tirer. Tu dois manœuvrer de manière technique pour te sortir d’une position, comme un simple armlock. En no-gi, parfois, tu tires et le bras s’échappe, alors qu’avec le kimono, cela n’arrivera jamais.”
Son ancien rival Xande Ribeiro, plusieurs fois champion du monde, partage un avis similaire :
“Je pense qu’en un sens, ils se complètent l’un l’autre. Le kimono m’a aidé en no-gi en améliorant ma capacité de mouvement et de défense, car si tu peux bien bouger en kimono, c’est encore plus facile sans. Le no-gi, en revanche, m’a aidé à gagner en précision, notamment dans mon jeu de pression.”
Même les légers voient un avantage au kimono, comme Augusto “Tanquinho” Mendes, double champion de l’ADCC en -66 kg :
“Je pense vraiment que le JJB en kimono aide à comprendre les positions, les situations, à réfléchir aux solutions, à ajuster ses contrôles. Cela améliore le no-gi à 100 %.”
La nouvelle génération semble suivre cette même logique, comme l’explique Mason Fowler, qui analyse les résultats de l’ADCC :
“La plupart, voire tous, des meilleurs compétiteurs no-gi ont aussi fait du kimono ou, au minimum, ont commencé en kimono. Parmi les vainqueurs de l’ADCC, je pense que chacun d’entre eux a débuté avec le kimono et atteint la ceinture noire avant de se spécialiser en no-gi.”
Même des spécialistes du jeu des jambes, souvent perçus comme des puristes du no-gi, voient un avantage à l’entraînement en kimono. Robert Degle insiste sur l’impact du règlement de l’IBJJF :
“Ce n’est pas tant le kimono lui-même, mais plutôt le règlement IBJJF en kimono, qui est très bénéfique. Faire s’entraîner des élèves en kimono les oblige à développer leurs compétences positionnelles, qu’ils pourraient négliger en ne faisant que du sub-only ou du no-gi.”
Cooper n’a pas limité son enquête au JJB et a également interrogé d’anciens champions de l’UFC, comme Benson Henderson :
“Si tu peux te sortir d’un armbar en kimono, alors en no-gi, c’est du gâteau. Beaucoup plus facile, selon moi.”
Même l’ancien champion poids coq de l’UFC, Sean O’Malley, s’est entraîné en kimono, et son entraîneur Tim Welch partage l’avis de nombreux compétiteurs élites :
“Personnellement, je pense que le kimono aide à améliorer ton jeu.”
Stuart Cooper a partagé cette discussion entre légendes du JJB sur sa chaîne YouTube officielle.