Triche chez les ceintures bleues : la controverse des 215 victoires passée au crible

Un événement de Grappling Industries est récemment devenu l’épicentre d’une nouvelle controverse dans le jiu-jitsu brésilien.
Une image est apparue montrant un compétiteur ceinture bleue avec un impressionnant palmarès de 215 victoires enregistrées — dont 130 par soumission — toujours engagé dans les divisions pour ceintures bleues.
La capture d’écran est rapidement devenue virale et a déclenché des accusations flagrantes de tricherie, alimentant un débat qui refuse de s’éteindre.
Pratiquants et passionnés ont envahi les forums et les sections de commentaires avec une même question : comment quelqu’un avec autant d’expérience au sol peut-il encore participer en tant que débutant ?
Ce compétiteur à 215 victoires est devenu le plus recherché du JJB (selon Reddit)
La polémique a éclaté après la publication d’un court extrait vidéo sur YouTube montrant un athlète maîtrisant aisément ses adversaires en compétition. Mais ce ne sont pas les actions techniques qui ont fait parler — c’était le contexte : une ceinture bleue avec 215 victoires, dont 130 par soumission.
Pour beaucoup, ce n’était pas simplement une démonstration de compétence — c’était un signal d’alarme. Les accusations ont fusé.
« À ce stade, on ne parle plus de compétition — on collecte des médailles. »
Sur Reddit et les forums spécialisés JJB, les réactions ont été très vives, mêlant indignation, mèmes, et incrédulité. Des utilisateurs se sont plongés dans l’historique compétitif du pratiquant, montrant que ses statistiques dépassaient celles de nombreux ceintures noires. Cela posait une question dérangeante : cet athlète était-il retenu… ou refusait-il de progresser ?
Grappling Industries dévoile un système pour lutter contre la tricherie
Dans un geste public rare, Grappling Industries a répondu à l’indignation croissante en annonçant un système de suivi des compétiteurs basé sur un code, visant à rendre plus difficile pour les athlètes de contourner le classement par ceinture. L’outil permet aux organisateurs de signaler les compétiteurs ayant accumulé un volume anormal de combats sans progression de grade.
Ce n’est pas une solution ponctuelle. C’est une reconnaissance du fait que la tricherie au JBB — rester à un rang inférieur pour dominer une catégorie — est devenue un problème profond. Cela mine la légitimité des tournois.
« On ne peut plus se fier uniquement à la couleur de la ceinture. Si quelqu’un a un palmarès de ceinture noire mais porte une ceinture bleue, c’est un problème. »
Cependant, ce système n’en est qu’à ses débuts, et les critiques avertissent que sans adoption généralisée ni responsabilité chez les enseignants, il pourrait facilement être contourné.
À qui la faute : à l’athlète, au coach ou au système ?
L’éthique de cette situation reste floue. Est-ce au compétiteur de demander une promotion ? Ou bien au professeur de faire évoluer un élève manifestement surqualifié ?
Certains blâment l’athlète, affirmant que concourir volontairement à un niveau inférieur pour gagner plus facilement est égoïste et malhonnête. D’autres pointent du doigt un problème plus vaste dans le JJB : l’absence de normes claires et d’une structure de gouvernance cohérente.
« Voilà pourquoi les gens arrêtent la compétition. Ils se rendent à un tournoi local et tombent face à quelqu’un avec 200 combats à son actif. »
Dans la culture auto-régulée du JBB, la triche se développe dans les zones grises. Il n’existe aucune norme universelle sur la durée à passer à un certain grade. Les entraîneurs promeuvent quand ils estiment que c’est le bon moment — ce qui peut mener à des retards abusifs ou à un maintien délibéré pour améliorer les chances de victoire de l’équipe.
La tricherie chez les ceintures bleues n’est pas nouvelle — mais ce cas est peut-être le pire
Ce n’est pas la première fois qu’un palmarès déclenche l’indignation, mais les chiffres cette fois sont extrêmes. 215 victoires. 130 soumissions. Le tout avec la même ceinture. Difficile de soutenir que l’athlète en est encore à apprendre les bases du jiu-jitsu.
C’est aussi un signal d’alarme. Pour que le sport évolue, il faut de meilleurs systèmes — et plus d’intégrité. Cela pourra passer par des règles de tournoi plus strictes, des bases de données ouvertes, ou des standards de progression unifiés entre les académies. En attendant, des scènes similaires continueront d’émerger.
Le JJB peut-il assainir ses divisions compétitives ?
Cette affaire de tricherie chez un pratiquant ceinture bleue a remis en lumière le talon d’Achille du sport : son manque de structure. Le grappling est un art magnifique, mais si le système de gradation n’est pas respecté, certains en profiteront pour obtenir des avantages injustes.
On ne sait pas si le fameux compétiteur aux 215 victoires sera promu ou continuera à collectionner les médailles. Mais le mal est fait — à sa réputation, à la confiance des compétiteurs honnêtes et au système lui-même.
Le jiu-jitsu, dans sa meilleure expression, repose sur l’honnêteté, le progrès et le respect. Cette affaire rappelle que sans réforme, la limite entre progression technique et manipulation compétitive deviendra de plus en plus floue.




